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Un coin de rue

Si je savais tenir un journal, on trouverait à la date d'hier, pour commencer, l'angle de la rue des Lavandières Sainte-Opportune et de l'avenue Victoria.

Sainte-Opportune, ça fait penser à la « vie opportune » d'un poème des Fêtes galantes, mis en musique par Debussy. Ce qui m'arrête dans ce Clair de lune, ce n'est pas qu'il fasse rimer arbres avec marbres mais l'enjambement de « quasi tristes » dans le premier quatrain, en sorte que « quasi » finit le vers et que la danse des masques (sur le rythme 4/3/3) s'y trouve interrompue, le pas suspendu. Dans ce suspens point une tristesse qui est aussi le clair de lune, « triste » également, et le paysage du dernier quatrain (dont une première version est peut-être la fin d'un poème des Contemplations, la Fête chez Thérèse).

Quant à la Reine Victoria, je me souviens que Virginia Woolf la trouvait entirely unaesthetic (c'est la légende d'une photo dans la Chambre claire de Barthes).

Et alors ? Rien. Les associations d'idées sont aussi arbitraires que le croisement des noms des rues de Paris. Ou bien pourquoi je n'écris pas de journal : même si l'occasion s'y prête, dès la première circonstance, ma phrase se perd, court et finit dans le décor.

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