Comment peut-on lire de la poésie en traduction ? Mais Philippe Jaccottet (toujours dans La Semaison) :
Le poème de Mandelstam, de 1921, qui commence par le vers : Je me suis lavé, de nuit, dans la cour (ou simplement « dehors »), représente à mes yeux un modèle de poésie à opposer à presque toute celle qui s'écrit aujourd'hui (...). Réconciliant le proche et le lointain à partir des choses les plus simples, rude sans être crispé, douloureux mais sobre. D'ailleurs, aucun poète depuis des années ne m'a donné le sentiment de la « grande » poésie comme Mandelstam, même à travers des traductions que l'on devine de valeur très inégale.
Ci-après deux versions du poème cité. La langue est perdue, l'image demeure. Le sel et l'étoile.