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Bilan de mon été

Naïvement pieux, je rassemble en poèmes
les jours brûlants et purs, les silences d'été,
le crépuscule où brille une ville que j'aime,
le message confus de toutes les clartés ;

les beaux miroirs tremblants laissés par les averses
où ne vint se mirer qu'un nuage hagard,
et nos maisons d'un jour que l'orage renverse,
et tout l'or qui sonnait dans les mains du hasard ;

mais je veux sans pitié brûler ta paille blonde,
souvenir, mannequin trop rigide et trop beau,
j'exècre ton œil rond, ta poitrine que bonde
un sec entassement de paille et de roseaux,

je veux briser la cruche où j'ai bu tout l'été,
joncher le vieux chemin des tuiles de mon toit
et laisser me guider vers une autre beauté
le sentier qui s'en va dans les monts nus et froids.

 

(Henri Thomas - Travaux d'aveugle)

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