Lundi soir, au cinéma. La Chienne, de Renoir.
On peut apprécier l’aspect documentaire des rues de Paris, les modes, les gestes et le langage parlé il y a un siècle (mots et accents de l’année 1930 qu’on imagine plus lointains que les phrases de Villehardouin pour la langue écrite et qu’on s’émerveille de toujours à peu près comprendre) ; on peut aimer le genre d’histoire de ce temps-là, caractères et types bien franchouillards (le maquereau, la grue, le pigeon) ; mais je préfère les moments où la caméra vacille pour suivre un couple qui danse, ou pour passer de l’armoire refermée à la fenêtre ouverte avec la petite fille d’en face qui joue du piano (le linge bien replié et tassé avec les billets glissés au milieu de la pile ; le blaireau plein de savon posé sans égards tout contre).