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  • Retour de Rome

    Le nombre de visiteurs a augmenté et continue de croître, la situation s'est dégradée au point où la finalité de l'établissement semble se limiter à faire passer tous ceux qui se présentent par un certain nombre de points  (ceux-là sans doute pour lesquels ils sont venus) : le guichet où sont vendus les billets, la Chapelle Sixtine et la boutique, avant la sortie. Les longs corridors (comme la Grande Galerie du Louvre) sont les pires lieux d'exposition : les groupes s'arrangent en file et tout le monde doit avancer au même pas. (Ceux qui privilégient l'attention sur le débit peuvent s'arrêter à l'écart, dans la Pinacothèque). Les flux sont gérés avec une certaine astuce : le flot est divisé entre plusieurs circuits  qui étalent la crue en ajoutant le Laocoon ou les Stanze de Raphaël au programme  ; un afflux excessif peut être dérivé pendant un quart d'heure en poussant une porte : le musée d'art religieux moderne offre un certain volume de stockage, la vitesse d'écoulement reste à peu près constante, la longueur du parcours détermine la capacité de la retenue. Dans le bassin principal (la Chapelle), le mouvement de la foule se perd ; le remplace une rumeur toujours croissante, interrompue quand elle devient trop forte et ramenée au murmure par les protestations des gardiens ou des haut-parleurs.

    (J'imagine qu'un jour ou l'autre une autre organisation, plus raisonnable, s'imposera : ou bien on construira une réplique, comme à Lascaux ; ou bien on mettra en place un système de quotas et de réservation - espérons que, dans ce cas, le temps de visite sera plus long que les douze minutes accordées pour les fresques de Giotto à Padoue).