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La villa Batteli

"Il y avait là une chienne qui se nommait Sugarfoot"

J'ai revu, dans l'exposition intitulée les Macchiaioli au musée de l'Orangerie, la modeste toile de Silvestro Lega, "la Villa Batteli au bord de l'Affrico" ; et la composition et les couleurs un peu fades m'arrêtent à nouveau et je resonge au poème d'Yves Bonnefoy, "Sugarfoot". Aussitôt après quoi, tout fut autre que la minute d'avant. Non décoloré, mais plus transparent, jusqu'à en paraître irréel. Le début d'un récit se propageait en effet comme le feu dans l'épaisseur de l'instant qui n'était jusqu'alors que naïvement vécu ; et du soleil et des ombres, et des visages, des voix ne restait plus qu'une cendre, celle même du souvenir.

C'était ici, c'était cette villa au crépi jaune. Derrière la maison, Elle cueillait des fleurs dans le talus. Sur le bord de la terrasse, dans des pots en terre cuite qui couvrent toute la longueur à touche-touche, il y avait d'autres fleurs, domestiques et familières. Le soir on les arrose et leur parfum alors pouvait renaître de la terre noire mouillée. Le haut des arbres déborde le mur du jardin. A cette heure, qui semble par anticipation rétrospective, ou bien recréée par le souvenir, le mur court infranchissable jusqu'à l'angle à gauche où le peintre s'est tenu. A droite, s'ouvre le pays avec ses collines et d'autres maisons de campagne, indifférentes celles-là.

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