Dans le mouvement lent du concerto, plutôt que deux discours qui s'affrontent, celui du piano et celui de l'orchestre, ce sont deux matières, deux très belles sonorités, qui contrastent, l'une limpide et seule, reflet d'une flamme dans l'eau qui court, l'autre colossale, sévère et multipliée : si bien que je croyais voir la scène de la Flûte enchantée où Tamino s'avance face aux portes des temples, des voix invisibles le repoussent. O ew'ge Nacht wann wirst du schwinden ?
(Avant l'attaque du dernier mouvement, l'impression de beauté et la tension sont telles que les dernières notes sont couvertes par un éternuement ou une crise de toux dans la salle.)