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Visite

La route traverse la banlieue. Au-delà les bourgs mangent la campagne. Une rue monte dans un village.

On se gare en face de l'église. A notre approche une vieille, assise devant la porte, disparaît dans l'entrebâillement. En entrant, on la voit claudiquer jusqu'au deuxième autel de droite. Elle illumine le tableau, s'approche d'un confessionnal et fouille derrière le rideau violet. Elle s'éloigne vers le fond de l'église avec un paquet de feuilles. Revient vers nous, propose sans succès sa brochure. Va s'asseoir un peu plus loin. Pendant tout ce temps elle joue avec sa canne, la heurte lourdement contre les dalles, la range à côté d'elle, frappant et raclant la caisse du banc. Elle soupire.

C'est une Visitation qui est peinte là. La Vierge est jeune et élégante ; elle a un foulard rose dans les cheveux. Elisabeth est une vieille dame pleine de dignité ; elle porte un voile blanc. Les deux femmes se tiennent embrassées et s'entre-regardent avec une douce sympathie. Derrière elles (qui apparaissent de profil) deux figures debout font face au spectateur, côte à côte, de part et d'autre de la Vierge. L'une jeune, l'autre âgée, elles forment comme un double des deux premières (mais elles n'ont pas d'auréole et les couleurs des vêtements ne sont pas les mêmes). Leur regard absent fixe le vide et semble témoigner, par défaut, de la grâce qui unit les deux saintes femmes.

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